B2B2B ou B2B2C le double effet Bibi
Déverdir son langage RSE ! Pourquoi ça change ?
Vu dans les toilettes d’une entreprise nancéienne, cette semaine : « nos sèche-mains font pousser des arbres ». Si vous vous demandez comment c’est possible, sachez que c’est désormais interdit. On vous explique tout sur la directive Green Claims qui vient d’être adoptée par le Parlement Européen.
Les entreprises qui communiquent sur leur RSE ne peuvent pas l’ignorer, et pour cause : elle oblige à repenser les termes utilisés sur l’impact environnemental des produits et des sociétés.
Green Claims : qu’est-ce que la directive européenne cible ?
La France est en avance sur le greenwashing grâce à sa loi Climat et Résilience (2021) qui l’avait inscrit expressément parmi les pratiques commerciales trompeuses. La directive du 13 mars 2024 va plus loin aujourd’hui en s’attaquant aux allégations environnementales, les « green claims ». La moitié d’entre elles seraient trompeuses, infondées ou vagues.
Concrètement, la directive se penche sur ces discours eco-friendly qui ne peuvent pas être vérifiés ou qui sont infondés : vanter un produit 100% naturel ou zéro déforestation, une entreprise écoresponsable, ses couverts réutilisables alors que c’est une application légale…
Le greenwashing devient une pratique commerciale déloyale dans l’Union européenne.
« Notre position met fin à la prolifération d’allégations environnementales trompeuses qui ont induit les consommateurs en erreur depuis trop longtemps. »
Cyrus Engerer, rapporteur Environnement de la directive auprès du Parlement Européen
Des mots, des images qui vont disparaître ?
Perçues comme une tromperie pour le consommateur, ces allégations ont un point commun : aucun chiffre, aucune méthode ne permettent de vérifier leur justesse.
Désormais, il faudra être en mesure de justifier ses dires avec, par exemple, l’explication des législations qui sont en lien avec l’allégation, les méthodes de calcul ou toute autre preuve de la véracité de l’information donnée.
La directive européenne inclut une liste de sanctions encourues par les entreprises qui ne respecteraient pas les attendus :
- Amende minimale de 4% du chiffre d’affaires annuel
- Confiscation des revenus
- Exclusion des marchés publics
Vous l’aurez compris : c’est un réel enjeu. Dans votre communication RSE, il est urgent de bannir dès maintenant certains mots sans preuve. Un pas de plus vers une communication qui a du sens, de la sobriété éditoriale et de la réalité démontrable.
Que pensez-vous de notre manière de communiquer nos actions ?